Numéro 2005_16

SOYEZ EFFICACE, DOCTEUR !

VRAI ou FAUX ?

Les antibiotiques sont plus efficaces en piqûre : FAUX à 99%
C’est vrai qu’après guerre, les premiers antibiotiques (pénicilline G et streptomycine) n’existaient qu’en piqûre. Mais les temps ont changé et presque tous les antibiotiques sont aujourd’hui disponibles et suffisamment efficaces en forme orale, c’est-à-dire en comprimés, gélules ou poudres à diluer. Ce n’est que si on ne peut pas avaler ou lorsque, dans une infection grave, de très fortes doses sont nécessaires, que les formes injectables sont préférables. Dans ce dernier cas, une hospitalisation est généralement utile car le traitement nécessite des perfusions.

Avec des antibiotiques, en 48 h, le problème est généralement réglé : FAUX à 100%
Mal de gorge, rhume, toux, avec ou sans fièvre, relèvent presque toujours d’un virus. Vous savez bien maintenant que les antibiotiques sont sans effet sur les virus. La plupart de ces infections respiratoires aiguës s’améliorent spontanément en 2 à 3 jours (sauf la grippe où la fièvre dure souvent 5 jours). Il est alors facile de mettre cette amélioration sur le compte des antibiotiques. En réalité, même quand ils sont utiles, les antibiotiques ont une action rarement spectaculaire. Par exemple, on ne « gagne » qu’un jour sur une angine bactérienne, dont la durée moyenne sans antibiotiques est de 3-4 jours.

Avoir des antibiotiques tout de suite évite de revoir le médecin : FAUX à 95%
Répétons le, la plupart des infections respiratoires aiguës s’améliorent en 3 jours, même si rhume et toux peuvent persister une dizaine de jours. Si vos symptômes ne sont pas améliorés en 3 jours, antibiotiques ou pas, le plus souvent vous reconsulterez. Quant aux 10% d’infections respiratoires dans lesquelles les antibiotiques sont utiles (bronchite à mycoplasme ou pneumopathie par ex.), un contrôle sera souhaitable près d’une fois sur deux. Sans compter les cas où vous devrez revoir le médecin pour une complication des antibiotiques, comme une éruption ou une mycose, pour ne citer que les plus bénignes.

Source : Bulletin du Réseau d’Observation Mancelle des Pathologies Infectieuses du 20 avril 2005

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