Numéro 2024_16

Soins : comme au rugby, la première ligne joue un rôle capital !

Tous les fans d’Antoine Dupont le savent : si, en mêlée, la première ligne est médiocre, la conquête du ballon devient difficile, les lignes arrières ne peuvent plus jouer leur rôle, les fautes s’accumulent et on perd le match. Il en est de même pour l’organisation des soins. La première ligne (« soins de premiers recours ») associe les médecins généralistes, les infirmières et les pharmaciens, soutenus par les sage-femmes, les masseurs kinésithérapeutes, les biologistes, les pédiatres et toutes sortes d’auxiliaires médicaux.

Quand ces soins de premier recours sont assurés par des professionnels compétents, disponibles, travaillant dans de bonnes conditions et correctement rémunérés, ils résolvent la plupart des problèmes de santé et n’adressent aux spécialistes et aux hôpitaux que les patients qui relèvent de leurs missions et de leur domaine de compétence.

A l’inverse, quand les professionnels de santé de premier recours sont en nombre insuffisant et qu’ils travaillent dans de mauvaises conditions, les spécialistes et les hôpitaux sont submergés de patients mal sélectionnés, qui ne correspondent ni à leurs missions ni à leur domaine de compétence.

En France, depuis des dizaines d’années, les actes des soignants de premier recours sont payés trop chichement. Les marges des pharmaciens ont été rabotées puis réduites au strict minimum. Les mauvaises conditions de travail et la pauvreté des équipements en première ligne de soins empêchent les soignants de remplir le rôle qu’ils devraient pouvoir tenir. On en voit aujourd’hui les conséquences : burn-out des soignants, pénurie de vocations pour les soins de premier recours, perte d’efficacité et crise du système hospitalier, déficit chronique de l’assurance-maladie.

Source : Open Rome

Premier recours

Nom donné aux professionnels de santé qui accueillent directement les patients, sans tri préalable, par opposition aux soignants qui reçoivent des patients envoyés par d’autres professionnels de santé pour s’occuper d’un problème précis déjà pré-analysé et partiellement pris en charge.

Depuis les années soixante, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) insiste sur l’importance des soins de premier recours dans l’organisation des sytèmes de santé.

Les progrès scientifiques et techniques renforcent durablement l’importance de la première ligne de soins :

  • ils aident les médecins généralistes, les infirmières et les pharmaciens à réaliser des tâches techniques réservées jusque-là à des soignants très spécialisés ;
  • ils raccourcissent les durées d’hospitalisation et réduisent l’ampleur des missions des hôpitaux ;
  • ils facilitent le transfert des savoirs, des savoir-faire et de l’expertise scientifique.

Quand les professionnels de santé de premier recours peuvent exploiter au maximum ces progrès, ils permettent aux soignants très spécialisés (et très coûteux) de se concentrer sur leur domaine d’expertise, évitant ainsi de gaspiller les ressources publiques et privées.

Source : Open Rome

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