Numéro 2005_34

Faut-il avoir peur de la grippe aviaire H5N1 ?

Les virus de la grippe aviaire H5N1 ont au moins deux propriétés essentielles : ils sont très contagieux chez les oiseaux et les volailles ; leur allure immunitaire peut mettre en défaut les défenses immunitaires humaines (voir ci-dessous « grippe aviaire H5N1 »). Faut-il en avoir peur ? A cette question, il faut faire deux réponses distinctes, l’une pour les volatiles, l’autre pour les humains.
Pour les oiseaux et les volailles, le danger est majeur : l’épidémie se répand progressivement dans le monde entier, entraînant à chaque fois une mortalité si élevée parmi les oiseaux d’élevage que les fermiers préfèrent abattre immédiatement tout leur cheptel pour enrayer l’épidémie dans leur ferme. S’il faut craindre quelque chose en Europe de l’Ouest, c’est que les élevages soient touchés. Heureusement, les programmes de lutte combinant abattage immédiat des volailles dans les élevages infectés, mise en quarantaine dans un périmètre de plusieurs kilomètres et interdiction temporaire de la commercialisation ont démontré récemment leur efficacité en Belgique et en Hollande.
Pour les humains, le danger est pour l’instant limité, car le virus grippal aviaire H5N1 se transmet très peu et très mal d’un humain à l’autre. Par contre, si un virus grippal humain acquiert les mêmes caractéristiques que celles du virus aviaire H5N1, il sera capable de se propager très rapidement parmi les humains et d’infecter toute la planète. Voilà pourquoi les spécialistes de la grippe sont doublement sur le qui-vive : il faut à la fois protéger nos volailles et vérifier que le virus aviaire n’est pas en train de s’adapter à l’homme.

Pour en savoir plus : H5N1 influenza and the implications for Europe. Coulombier D, Ekdahl K. .BMJ, 20 août 2005.

Grippe aviaire H5N1

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