Numéro 2007_30

Faut-il avoir peur du nuage de phosphore ukrainien ?

Le 16 juillet 2007, un train de marchandises transportant ~500 tonnes de phosphore blanc a déraillé à 80 km de Lvov (Ukraine – 50 km de la frontière polonaise). Six des 50 wagons ont pris feu. Un nuage toxique de phosphore de 90 km2 s’est formé suite à l’incendie et plus de 800 personnes ont été évacuées. On ne dispose pas d’informations sur les concentrations mesurées ni le niveau de contamination chimique (nuage, retombées, pollution locale), mais 69 personnes ont été hospitalisées pour une intoxication présumée. Aucune forme grave, ni aucun décès n’ont été rapportés. Depuis le 17 juillet, le vent dans cette région souffle faiblement vers le nord-ouest. Dans un premier temps les autorités sanitaires ont déconseillé aux populations de la région de consommer des produits agricoles. L’inflammation du phosphore blanc produit généralement des fumées (oxyde de phosphore) fortement irritantes et les substances qui se déposent secondairement, surtout des dérivés oxydés, de l’acide phosphorique et des phosphates, sont considérées moins dangereuses. Une exposition ultérieure ne devrait pas entraîner les mêmes signes que lors d’une exposition immédiate et directe. La consommation d’aliments ou d’eau contaminés par les retombées exposerait principalement à des oxydes et des phosphates qui n’ont pas la toxicité hépatique du phosphore. Il se pourrait aussi que du phosphore blanc non brûlé se soit répandu sur le lieu de l’accident et même se soit introduit très localement dans la chaîne alimentaire. Au-delà des effets de la pollution locale, les informations dont nous disposons à ce stade n’évoquent pas un risque majeur pour la santé publique au niveau des pays limitrophes ou a fortiori pour les pays d’Europe de l’ouest.

Source : Institut de veille sanitaire – Bulletin Hebdomadaire International n°95 reçu le 20 juillet 2007

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