Numéro 2008_28

Soyez raisonnable, ne cherchez pas un médecin dans un service de chirurgie !

La gestion des hôpitaux, qui se doit d’être rigoureuse, est fondée notamment sur le dogme de la spécialisation et de la taylorisation du travail. Ce mode d’organisation a parfois des effets délétères. Ainsi, par exemple, dans les services de chirurgie les plus renommés, on trouve habituellement des chirurgiens de très grande qualité, des apprentis-chirurgiens déjà excellents, des infirmières, des aides-soignantes, des brancardiers, des secrétaires médicales et un médecin anesthésiste. Tout irait pour le mieux si les malades à opérer se contentaient du seul problème nécessitant un acte chirurgical. Hélas, il n’est pas rare qu’ils aient la mauvaise idée d’avoir aussi d’autres problèmes : diabète, problème cardiaque, asthme, tabagisme, trouble du comportement, grand âge, etc. Il arrive aussi que les soins eux-mêmes rendent malades : intolérance à un médicament, effets à distance des anesthésiques, infection épidémique dans le service hospitalier, etc. Là, en raison de la spécialisation des tâches hospitalières, il faut voir un médecin. Un exploit hors du commun aujourd’hui dans les grands hôpitaux français : la nuit, il y a l’interne de chirurgie mais il opère. Le jour, le médecin anesthésiste est au bloc avec les chirurgiens qui opèrent.
En pratique, si vous voulez voir un médecin dans un service de chirurgie, faites un effort, attendez la fin d’après-midi pour être malade.
Source : Open Rome

Malade

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