Numéro 2009_43

Avant l’âge de 12 ans, eau et savon d’abord !

Les solutés hydro-alcooliques (SHA) contiennent de petites quantités d’alcool. Appliqués sur la peau, l’alcool et les autres composants des SHA ne pénètrent pas dans l’organisme car la peau est une barrière efficace. Il faut cependant savoir que cette barrière ne devient pleinement opérationnelle qu’à partir de l’âge de 12 ans. Chez les enfants plus jeunes, la maturation de la peau n’est pas suffisante. Chez les enfants de moins de 12 ans, remplacer le lavage des mains à l’eau et au savon par des flacons de SHA n’est pas une bonne idée. Demander aux enfants de se laver les mains « à l’ancienne » reste une vraie priorité éducative.

En raison de l’état souvent pitoyable des sanitaires dans les établissements scolaires, il peut être tentant de glisser un flacon de SHA dans le cartable des enfants. C’est probablement une erreur. En effet, en dehors du fait que l’eau et le savon demeurent irremplaçables, les premières observations faites dans les écoles montrent que les flacons de SHA deviennent vite des objets ludiques servant à tout sauf à se désinfecter les mains. L’imagination des enfants n’a pas de limite. Ainsi, par exemple, avaler le contenu d’un flacon de SHA ou s’en asperger les yeux n’est pas dénué d’effets nocifs.

En pratique, les SHA ne sont pas la panacée permettant de résoudre d’un coup de flacon magique les difficultés de l’éducation de nos enfants, les problèmes de rénovation des écoles et de la prévention des épidémies scolaires. L’eau, le savon et la répétition des « bons gestes » restent indispensables.
Source : Pandémie grippale. Adaptation du plan aux réalités pandémiques. 3ème colloque, Paris, 22 octobre 2009 .

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