Devant une information inédite, quand penser à une rumeur ?
Le propre d’une rumeur, c’est qu’elle se transmet rapidement en raison de
- son caractère spectaculaire (évènement violent et bouleversant, mort d’une célébrité, suicide significatif, désastre naturel d’une certaine dimension, défaite totale et définitive d’une armée…) ;
- son côté « secret pour initié », parce que ça valorise celui qui transmet l’information ;
- sa mémorisation facile.
Ce dernier point joue un rôle très important. Nous nous souvenons mieux de ce que nous acceptons facilement parce que ça nous ne dérange pas. Nous avons très envie de propager aux autres ce qui va dans le sens de ce que nous pensons. Nous transmettons beaucoup moins les informations qui nuisent à notre confort d’esprit ou à nos intérêts. L’inconscient et la mémoire nous protègent en effaçant ou en déformant ce qui nous dérange. Sont particulièrement importunes les nouvelles qui comportent un reproche à notre égard, qui nous donnent une leçon morale, qui contredissent ce que nous avons prédit, qui montrent que nous sommes beaucoup moins défavorisés que ce que nous pensons. A l’inverse, nous accueillons mieux et nous répétons beaucoup plus facilement les nouvelles qui nous permettent de nous faire plaindre ou de dire « je vous l’avais bien dit ! ».
En pratique, méfiez-vous des informations simplistes confortant vos idées reçues. Il s’agit souvent de rumeurs.
Source : A. Sauvy. De la rumeur à l’histoire. Dunod éd, 1985
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Rumeur