Numéro 2014_03

La médecine prédictive ne guérit pas et ne fait pas de prédictions !

La découverte des mécanismes de la production des protéines par les gènes, puis l’invention d’outils permettant d’inventorier tous les gènes des humains et des autres êtres vivants (la polymérase chain reaction, PCR) ont permis l’essor d’un domaine scientifique très fécond, la génétique.
En comparant les gènes de malades avec ceux de personnes indemnes, les généticiens et les médecins ont mis en évidence des liens de cause à effet entre certaines maladies et la présence ou l’absence de certains gênes.
La collecte de dons (Téléthon, Pasteur Don, etc.) permet de faire progresser les connaissances dans ce domaine, comprendre les mécanismes de maladies jusque-là inexpliquées, mieux les diagnostiquer et les prendre en charge (ex : myopathie, maladies rares, etc.) et explorer de nouvelles approches thérapeutiques basées sur la relance de la production de certaines protéines, grâce à la réparation de gènes altérés ou l’apport de gènes manquants (« thérapie génique »).
Les progrès de la génétique ont fait apparaître une nouvelle « mode » médicale, la médecine prédictive, fondée sur une idée simple : si on est porteur d’un gène responsable d’une maladie, il faut prévenir cette maladie avant qu’elle ne se déclare. Exemple : ablation des seins si on est porteur d’un gêne favorisant le cancer du sein.
Le principal défaut de la médecine prédictive est qu’elle est beaucoup trop simpliste :
- Les maladies d’origine génétique sont liées à la présence de plusieurs gènes et non à un seul ;
- On peut être porteur de ces gènes sans pour autant tomber malade ;
- Il existe également des gènes et des mécanismes protecteurs, dont la plupart sont inconnus aujourd’hui ;
- L’âge de survenue et la gravité de la maladie sont très variables d’une personne à l’autre ;
- L’amputation des seins ne protège pas contre les autres cancers.

Gène

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