Numéro 2014_04

Si on vous parle de risque, sortez votre calculette !

L’estimation d’un risque est le fruit d’un calcul souvent complexe. Quand un épidémiologiste présente son estimation d’un risque aux autorités, aux journalistes ou à la population, il déclenche des réactions émotionnelles liées à la maladie dont le risque est estimé. Ainsi, par exemple, la description des risques de cancer nous fait immédiatement penser à nos proches qui ont, ou qui ont eu, un cancer. L’émotion et les souvenirs font alors oublier qu’il ne s’agit que d’un calcul qui, comme tout calcul, doit être examiné avec une calculette. Sinon, les erreurs d’appréciation se multiplient. En effet :
- « risque double » ne signifie pas que le nombre des malades double (voir le dico du doc ci-dessous) ;
- une faible augmentation du risque (multiplié par 1.1, par exemple) d’une maladie peu fréquente (1 cas nouveau/an/par million d’habitants) se traduit par un très petit nombre de cas. Faites le calcul vous-même : 0.1 cas supplémentaire par an x 66 millions/1 million = 6 à 7 cas supplémentaires par an en France, soit 1 personne sur 10 millions chaque année.
- tous les « exposés » n’ont pas le même risque. Le niveau de risque est souvent lié à l’intensité de l’exposition. Une faible exposition (consommation modérée intermittente, habitude intermittente ou passagère, etc.) peut diminuer la probabilité de survenue de la maladie redoutée.

Risque

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