Ebola, un virus révélateur des conditions de vie et d’accès aux soins
La transmission interhumaine du virus se fait par contacts avec les excrétions (sang, vomi, selles) du malade ou du cadavre.
Elle est stoppée par des mesures d'hygiène simples à mettre en œuvre, à condition d'avoir de l'eau potable, des WC ne se déversant pas dans le circuit de l'eau potable et un minimum de précautions pendant les soins.
Habituellement, quand un foyer épidémique se déclare dans un village à la suite de contacts avec un animal (singe mort par ex.) infecté, la mise en œuvre de mesures d'hygiène et l'isolement temporaire du village stoppe rapidement l'épidémie, limite le nombre des victimes et évite toute diffusion à distance.
L'épidémie en cours en Afrique de l'Ouest touche surtout les grandes agglomérations, entourées de bidonvilles, sans circuit d’eau potable ni drainage des eaux usées. Les soins s'y effectuent dans de très mauvaises conditions, sans respect des règles élémentaires d'hygiène. L'organisation des soins et des services sociaux y est déliquescente.
Les endroits où l'épidémie flambe le plus sont aussi ceux qui sont réputés pour l'ampleur de la corruption et du délabrement du système de soins, de la vie sociale et de l'autorité publique.
Le lien entre dégradation sociale et épidémie urbaine d'Ebola fait craindre que l'épidémie ne s'étende prochainement aux pays d'Afrique équatoriaux et tropicaux les plus pauvres ou les plus récemment touchés par des situations de guerre.
Source : entretien avec le Dr Didier Cannet, responsable de missions en Afrique, Médecins du Monde, 25 septembre 2014.
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