Les impostures médicales sont rarement désintéressées

Les motivations des imposteurs peuvent être diverses mais le désir d’enrichissement est très fréquent.
Pour gagner de l’argent grâce à une imposture médicale, son auteur doit trouver une posture et un discours emplis de bons sentiments pour séduire le plus grand nombre possible de personnes, en attirant notamment les angoissés, les malades désespérés et les personnes à la recherche d’une cause à défendre ou d’un statut social.
Ensuite, tout se résume à un problème d’organisation et de gestion de la popularité du discours.

- Lancer une pétition sur internet permet de constituer en peu de temps un fichier de personnes ayant des préoccupations et un profil susceptibles d’intéresser des sociétés à la recherche de clients. Exemple : les signataires de pétition contre un vaccin ou une firme pharmaceutique intéressent les vendeurs de produits « alternatifs » en marge de la médecine traditionnelle. Tarif de vente d’un « bon fichier » récent de 100.000 personnes : 300.000 €.

- Créer un blog permet aux sympathisants de discuter, aux malades de s’exprimer et aux mécontents de faire part de leurs reproches, ce qui entretient la popularité du discours et monétise les clics sur des pages publicitaires, rémunérés sur la base de 0,01€ à 10 € le clic selon la nature de la publicité et de l’origine géographique du clic.

- Créer un bulletin régulier qui délivre par internet en exclusivité une pseudo-vérité et proposer un tarif d’abonnement à très bas prix (5 euros par mois, par exemple) peut permettre de drainer un revenu complémentaire conséquent.

- Ecrire un livre rapporte peu (sauf si les ventes dépassent 10.000 exemplaires) mais procure une légitimité intellectuelle, ce qui ouvre les portes des émissions de débat (C dans l’air, etc.). Ces émissions ont besoin d’opposants aux vérités établies et leur grande audience offre aux imposteurs une tribune pouvant accroître leur popularité.

Pour réussir, les imposteurs ont besoin d’un soutien au démarrage. Ces mécènes restent discrets, mais il semble s’agir notamment de cercles religieux intégristes, de sectes et d’industriels commercialisant des produits alternatifs.

Sources : Open Rome, www.itl.fr, www.argentwebmarketing.com, www.editions-humanis.com