Numéro 2016_06

Cessons de jeter nos médicaments dans nos rivières !

Chaque année, nos armoires à pharmacie stockent plus de 19 000 tonnes de médicaments non utilisés.
Quand nous trions nos médicaments, nous nous débarrassons de ceux qui sont périmés ou nous semblent inutiles, soit en les apportant à notre pharmacien, soit en les jetant dans la poubelle ou la cuvette des WC. Chaque année les pharmaciens récupèrent ainsi 12 000 tonnes de médicaments, mais les 7 000 tonnes restantes se retrouvent dans la nature, essentiellement dans l’eau de nos rivières.
L’impact des résidus médicamenteux rejetés dans notre environnement est mal connu.
En Chine, le rejet continu de doses massives d’antibiotiques à usage vétérinaire dans les grands fleuves a provoqué une sélection des bactéries présentes dans l’eau : elles sont devenues très résistantes aux antibiotiques, sur des centaines de kilomètres en aval des points de rejet.
En Europe de l’Ouest, même si les quantités rejetées sont bien moindres, la pollution due aux résidus médicamenteux est devenue un souci. Les Etats adoptent des plans et les incluent dans leur politique environnementale. Des programmes de recherche sont financés par l’Union Européenne pour évaluer l’impact sanitaire potentiel de cette pollution et déterminer les médicaments présentant les risques de nuisances les plus importants.
En Suède, les chercheurs ont créé un registre des médicaments classés selon leur niveau de risque probable et depuis plus de 10 ans les médecins ont pris l’habitude de prescrire en priorité les médicaments dont les risques environnementaux potentiels sont les plus faibles.
En pratique, ne serait-il pas raisonnable de protéger notre environnement en cessant de jeter nos médicaments inutilisés et en les rapportant tous à la pharmacie ?

Pour en savoir plus : http://www.cyclamed.org/circuit

Vautour chaugoun

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