Numéro 2016_18

Cotiser fait parfois devenir chèvre !

Pour permettre à chacun de payer les soins dont il a besoin, les états ont inventé des dispositifs d’assurance collective financés surtout par les bien-portants et les actifs. Cependant, quand le développement économique ralentit (taux de chômage élevé, manque de ressources, etc.), certains ont du mal à régler leur cotisation annuelle, mettant en péril le système de santé.
Au Mali, les Autorités encouragent actuellement la création de micro-mutuelles mais, dans les zones agricoles, les éleveurs de troupeaux (sédentaires ou nomades), manquant d’argent liquide, hésitent à cotiser à un tel système. Ayant constaté que, pour eux, l’argent est plus rare que le lait de chèvre, une vétérinaire soucieuse de la santé caprine et humaine s’est intéressée aux chèvres : ces petits ruminants, très bien adaptés aux pâturages maliens, produisent de la viande, du lait, de la laine, de l’engrais et… des chevreaux. La micro-mutuelle animée par la vétérinaire a investi dans l’achat de chèvres et propose à chaque éleveur mutualisable de lui en confier une. L’éleveur la fait paître avec son troupeau, il garde pour lui le lait, l’engrais et la laine. Quand la chèvre mutualiste met bas, la vente des chevreaux permet de payer la cotisation à la mutuelle.
La chevrette malienne soignée par des bergers de grande qualité est une excellente reproductrice et ce système de cotisation animale semble fonctionner remarquablement bien.

Marche

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