Numéro 2016_33

Handicap, talent : une frontière floue

Au cours des siècles précédents, dans les pays industrialisés, ceux qui ne pouvaient pas travailler en raison d’un déficit moteur, sensoriel ou mental étaient marginalisés. L’exode de la campagne vers les villes rendait la main d’oeuvre abondante et la société a laissé de côté les handicapés, jugés improductifs.
On réalise aujourd’hui que toute personne peut être considérée à la fois comme « handicapée » et « productive » :
• les grands hommes et les génies ont aussi des défauts qui peuvent les handicaper ;
• une fonction perturbée peut cohabiter avec un talent précieux : un autiste peut être aussi un grand mathématicien (John Forbes Nash, prix Nobel d’économie en 1994), un aveugle un homme d’affaire et un voyageur infatigable (Ray Charles, 200 jours de concerts par an dans le monde entier, pendant 40 ans), un diabétique insulino-dépendant un grand champion sportif (Gary Hall, 10 médailles en natation dont 5 d’or aux JO d’Atlanta 1996, Sydney 2000 et Athènes 2004), un grand anxieux un remarquable auteur de BD (Franquin), un handicapé moteur d’un bras un écrivain prolifique (Frédéric Dard), etc.
Le milieu de vie et les contraintes sociales modifient la perception sociale du talent et du handicap et, au fil des changements d’époques, un talent peut devenir un handicap, et réciproquement.
Source : Open Rome

Historiques

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