Que faire en cas de morsure de vipère ?
On enregistre environ 300 morsures de vipères en France métropolitaine chaque année. Les espèces les plus souvent en cause sont les vipères aspics (vipera aspis) au sud de la Loire et les vipères péliades (vipera berus) au nord de la Loire et dans le Massif Central.
La morsure est brève (quelques centièmes de seconde). Dans la moitié des cas, elle ne s’accompagne d’aucune injection de venin. La plupart des autres cas restent tout à fait bénins.
Elle laisse la marque des crochets, deux petits points espacés de 5 à 10 mm.
S’il y a eu injection de venin :
• Chaque point est entouré d’une petite auréole rouge ;
• Une douleur peut apparaître immédiatement, souvent ressentie comme une brûlure profonde qui peut irradier à l’ensemble du membre mordu. Une douleur très intense peut provoquer un malaise bénin qui cesse spontanément au bout de quelques dizaines de secondes (« malaise vagal ») ;
• Un gonflement apparaît rapidement, presque toujours minime et limité au point de piqure. Quand la quantité de venin injectée est importante, l’œdème, dur et froid au toucher, peut s’étendre à une partie du membre ;
• Quelques heures après la morsure, une réaction générale peut se produire : fièvre, fatigue, sensation de malaise, nausées, douleurs digestives, problèmes cardio-vasculaires.
Certaines espèces de vipères aspic ont un venin particulièrement toxique pour le système nerveux, le cœur et les vaisseaux. Il peut provoquer un œdème du poumon 3 à 5 jours après la piqure et des atteintes nerveuses (troubles de la vision, de la parole ou de la déglutition). Ces complications sont rares mais elles doivent être guettées.
En cas de morsure de vipère :
1 - Faire allonger la victime, la mettre au repos ;
2 - Regarder s’il y a des signes d’injection de venin (il n’y en a pas dans 50% des cas) ;
3 - Enlever tous les garrots potentiels : bagues, bracelets, etc. ;
4 - Désinfecter localement avec un antiseptique incolore (Dakin, par exemple) ;
5 - S’il y a une réaction locale importante, appliquer de la glace (le froid est un excellent anti-inflammatoire) ;
6 - Consulter ensuite un médecin ;
7 - Si une réaction générale importante ou des atteintes nerveuses apparaissent, demander conseil en appelant le 15.
Source : Boels D, Larreché S. Morsure de vipère : que faire ? La revue du Praticien Médecine Générale, n°983, juin 2017.
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