Numéro 2017_38

Médicaments : ne pas oublier le but visé !

Quand on est atteint de plusieurs maladies, le nombre des symptômes augmente. Pour atténuer la gêne qu’ils provoquent, le nombre des médicaments prescrits augmente rapidement. Une enquête récente menée par MFP Services dans un échantillon de la population française montre que cette « polymédication » est fréquente quand on avance en âge : 5% des moins de 50 ans consomment régulièrement plus de 8 sortes de médicaments, 9% des 50-59 ans, 23% des 60-69 ans, 27% des 70-79 ans, 35% à partir de 80 ans.
Consommer beaucoup de médicaments n’est pas toujours nécessaire :
- A la longue, nombre de patients ne savent plus pourquoi chacun des médicaments a été prescrit. Ils ont pris l’habitude de les consommer et ne se posent plus de questions « parce qu’on ne change pas une équipe qui gagne ». Pourtant, quand l’état de santé s’améliore, certains médicaments deviennent inutiles.
- Avec le temps, certains médicaments ne se justifient plus. Ainsi, faire baisser la tension artérielle à 60 ans pour éviter un accident cérébral 30 ans plus tard est pertinent. Mais continuer à le faire à 90 ans pour éviter de mourir à 120 ans frise l’absurde.
- La polymédication rend très perplexes les spécialistes du devenir des médicaments dans l’organisme (les « pharmacologues ») : ils considèrent que la prise simultanée de plus de 3 médicaments différents crée tellement d’interactions entre eux qu’il devient impossible de prévoir les effets obtenus.
Pour ces chercheurs, la polymédication est « du grand n’importe quoi ».

Sources : Open Rome, Mutualité de la Fonction Publique (MFP Services), Laboratoire P2S-Université Lyon 1

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