Nos croyances peuvent être très paradoxales
Les croyances jouent un rôle majeur dans la pensée humaine. Elles sont à la pensée ce que les réflexes moteurs sont à la motricité : les réflexes déclenchent des gestes qui nous aident à bouger vite et bien, les croyances nous conduisent à prendre rapidement des décisions sans avoir à nous poser des questions.
Ces « pensées réflexes » aboutissent parfois à des comportements très paradoxaux. Ainsi, par exemple :
- Il est admis par une partie de la population et des soignants que des doses infinitésimales de poison peuvent éviter à l’organisme humain des troubles similaires à ceux que ces poisons provoquent à plus forte dose. C’est le principe même de l’homéopathie.
Les médicaments homéopathiques contiennent des poisons si fortement dilués qu’ils ne persistent dans la gélule ou le liquide qu’à l’état de « trace » parée de vertus thérapeutiques qui font le succès de l’homéopathie.
- Mais ce même type de « trace » est suspecté d’effets nuisibles pour la santé humaine.
Par exemple : les vaccins antigrippaux préparés sur œufs sont suspectés de provoquer des réactions dangereuses chez les « allergiques à l’œuf », en raison de la présence possible de traces d’albumine ; le Lévothyrox®, nouvelle formule, est suspecté de perturber les équilibres hormonaux de malades bien équilibrés avec l’ancienne formule, en raison de la présence possible de traces de nanoparticules de métal.
Les « traces » sont-elles bénéfiques ou nuisibles ? Qui croire ? Peut-on se fier aux croyances ?
Sources : Open Rome et YN Harari. Sapiens, une brève histoire de l’humanité. Albin Michel éd, 2015.
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Trace