Bancs publics = baromètre de la solidarité
En examinant la façon dont les municipalités ont choisi et mis en place leur mobilier urbain, on comprend d’un coup d’œil comment les habitants les plus influents conçoivent la solidarité avec les personnes les plus fragiles et les plus démunies. Ainsi, par exemple :
• Les diabétiques dont l’état artériel s’est fortement dégradé sont atteints d’une « artérite des membres inférieurs ». Les muscles de leurs jambes sont mal oxygénés. Ces patients artéritiques ont un périmètre de marche réduit à moins de cent mètres. En complément de leur traitement médico-chirurgical, il leur est prescrit de marcher le plus possible. Plus ils marchent, plus leur périmètre de marche s’agrandit. Quand les bancs publics sont rares ou trop distants, ils ne peuvent plus développer leur périmètre de marche.
• Les personnes âgées dont le cœur est affaibli ont du mal à marcher longtemps. Pour pouvoir sortir de chez elles, elles ont besoin de s’asseoir dès que leur cœur fatigue, pour reprendre leur souffle. Sans bancs publics rapprochés, elles ne peuvent plus sortir.
• Les « sans domicile fixe » (SDF) ne bénéficient plus de la protection d’un logis. Exposés en permanence aux dangers de la rue, ils se déplacent peu et limitent très souvent leur « périmètre de vie » à un pâté de maisons qui les rassure parce qu’ils en connaissent les moindres dangers. Ils ont tendance à coloniser les bancs publics. Dans un pays où les SDF abondent, l’absence de bancs publics traduit une volonté d’exiler ailleurs les SDF ou de les empêcher de s’asseoir en public.
Quand il n’y a pas de bancs publics, il n’y a pas de solidarité et le lien social est très affaibli.
Source : Open Rome
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