Le paludisme : surtout une maladie de la pauvreté
Le paludisme (« le palu ») est une maladie due à la transmission par les moustiques femelles d’un parasite qui infecte les humains et provoque chez eux des épisodes de fièvre pouvant entraîner la mort. Le phénomène se produit dès que des moustiques femelles porteuses du parasite piquent des humains.
Pour se débarrasser de ces « vecteurs », il faut les empêcher de trouver des lieux où pondre leurs œufs. Cette ponte n’est possible que dans de l’eau douce stagnante. La démoustication repose donc essentiellement sur la suppression méthodique de tous les points d’eau non drainée (marais, mare, cuve à l’air libre, etc.) et de tous les détritus pouvant garder un peu d’eau (vieux pneu, bidon, boite de conserve, ferraille, carcasse de véhicule, tôle ondulée, creux dans le sol, etc).
La pauvreté est le principal obstacle à cette suppression des lieux de ponte des moustiques :
- En zone rurale, le manque de ressources pousse les paysans à tout garder, parce que « ça peut toujours servir ». Quand les métaux sont indispensables mais trop chers à l’achat, seule la récupération des ferrailles et des déchets métalliques permet de s’en procurer. De plus, la pauvreté rend impossible le financement de la collecte des ordures. Enfin, assainir une zone humide demande de gros investissements, inconcevables en zone pauvre sans aide extérieure.
- En zone urbaine, les quartiers les plus pauvres, a fortiori les bidonvilles, sont remplis de nids à moustiques : habitats insalubres, égouts à ciel ouvert, flaques des rues défoncées.... Les villes d’aujourd’hui, en Asie, en Afrique et en Amérique Latine où s’entassent des millions et des millions de gens sont des « bombes sanitaires ».
Source : Orsenna E, Saint Aubin I. Géopolitique du moustique. Fayard ed, 2017.
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