Numéro 2018_45

Organiser les soins, c’est très compliqué !

La médecine actuelle utilise des concepts et des outils très perfectionnés, dont la manipulation exige des connaissances techniques complexes. Chacun des métiers de la santé ne possède qu’une partie du savoir et du savoir-faire nécessaires. Ainsi, par exemple, les pharmaciens ont un savoir approfondi sur le médicament, mais n’ont pas appris l’anatomie, les infirmières savent effectuer des soins complexes, mais ignorent souvent les mécanismes des maladies qu’elles soignent, les médecins généralistes ont un champ de connaissances étendu, mais ne savent pas manipuler un scanner, les cardiologues connaissent très mal les problèmes dentaires, etc.
Articuler les actions de ces soignants est difficile pour plusieurs sortes de raisons :
• Les interventions doivent s’enchaîner selon un ordre déterminé : par ex., avant d’être opéré par un chirurgien, le patient doit avoir été vu par un généraliste, puis passer des radios et des examens biologiques, puis voir un anesthésiste, etc. Si une des étapes est impossible à réaliser ou si le délai d’obtention d’un rendez-vous avec l’un des intervenants est trop long, le traitement du patient perd en efficacité et peut même devenir inutile.
• La qualité des soins dépend de celle du maillon le plus faible : un diagnostic trop tardif retarde l’intervention du chirurgien, une radio mal faite peut l’induire en erreur et l’empêcher d’obtenir un bon résultat.
Le moindre « grain de sable » dans l’organisation peut avoir des effets néfastes.
• Tous ces intervenants doivent communiquer entre eux en temps réel malgré une culture, des centres d’intérêt et des contraintes matérielles différentes.
En France, la communication reste difficile entre l’hôpital et la médecine de ville, entre médecins, pharmaciens, kinés et infirmières.

Sources: Open Rome, Laboratoire P2S/EA4129, Université de Lyon

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