Numéro 2020_14

Pendant le Covid19, les autres maladies continuent

L’avalanche d’informations sur l’infection par le Covid19, la gravité du petit pourcentage des formes compliquées, le confinement imposé par la pénurie de masques et l’absence de vaccin ont eu un effet collatéral dont on ne mesure pas encore l’ampleur : la mise entre parenthèses des autres maladies.
- Pendant les premières semaines de la vague pandémique, les personnes atteintes d’une maladie chronique ont eu tendance à fuir les cabinets médicaux, pour éviter d’être contaminées. Cette interruption du suivi par les médecins généralistes accroît le risque de complications évitables.
- Une partie des soignants libéraux ont fermé leur cabinet pour éviter de propager le virus : kinésithérapeutes, chirurgiens-dentistes, orthophonistes, etc. Les prises en charge ont été interrompues, non sans conséquences.
- Les urgentistes hospitaliers et les médecins pompiers ont à s’occuper des personnes victimes d’accidents aigus (infarctus du myocarde, attaques cérébrales, œdèmes aigus des poumons, comas diabétiques, confusion mentale, etc.). Actuellement, quand ils cherchent « un lit » pour les hospitaliser, il leur est en général impossible de savoir immédiatement avec certitude si ces patients sont ou non infectés par le Covid19, ce qui rend extrêmement délicat l’obtention d’une place dans un service hospitalier, surtout si une réanimation s’impose.
- La ruée sur les masques et certains médicaments (hydroxychloroquine, notamment) provoque des ruptures d’approvisionnement nuisibles aux malades chroniques qui en ont absolument besoin (polyarthrites chroniques, immunodépression, etc.).
- Le confinement à domicile peut devenir très pathogène chez les toxicomanes, les malades mentaux, les handicapés, les personnes âgées dépendantes et tous ceux qui les aident au quotidien. Il aggrave aussi considérablement les problèmes de survie et d’accès aux soins des sans-domicile-fixe.

En pratique, malgré la pandémie de Covid19 qui envahit nos pensées et les focalisent sur le secteur hospitalier, ne négligez pas votre suivi habituel, surtout si vous êtes atteint d’une maladie chronique.

Sources : Open Rome, réseau Covigie, SFMG, SFSPO Collège de la Médecine Générale, entretien avec le Dr Dominique Gladin

Chronique

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