Médicaments : cibler pour ne pas nuire
Les scandales du Distilbène chez les femmes enceintes et du Médiator chez les diabétiques ont appris aux médecins que prescrire à grande échelle un médicament sans en avoir vérifié l’utilité pour chaque patient concerné peut provoquer des gros dégâts sanitaires. Pour vous en convaincre, examinez l’exemple suivant :
Une maladie touche 10 000 patients. Elle provoque une complication grave dans 2% des cas. Dans les autres cas, elle guérit spontanément sans complication.
Il existe un médicament efficace qui guérit ces formes graves dans 30% des cas. Cependant, il est responsable d’effets indésirables graves chez 1% des personnes qui en prennent.
Scenario 1. Prescription limitée aux seuls patients atteints d’une forme grave.
Le médicament, prescrit à 200 malades graves, en guérit 60. Parmi eux, 2 pâtissent de l’effet indésirable grave. Le médicament est très utile.
Scenario 2. Prescription à tous les malades, graves ou pas.
Le même médicament est prescrit à 10 000 malades. Pour les patients atteints d’une grave complication, le résultat est le même que précédemment: 60 guéris, dont parmi eux 2 victimes de l’effet indésirable grave du médicament. Mais, parmi les 9 800 malades qui guérissent spontanément, 98 sont victimes de l’effet indésirable grave du médicament. Le médicament a ainsi créé plus de problèmes qu’il n’en a résolus.
Cibler la prescription des médicaments réduit considérablement l’impact des effets indésirables tout en apportant les mêmes bénéfices qu’une prescription très large.
Source : Open Rome
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