Méfions-nous des annonces scientifiques spectaculaires
Les chercheurs le disent souvent : « les plus grands savants sont modestes par nature parce qu’ils savent qu’on ne sait pas grand-chose. » La science progresse lentement, par successions de tâtonnements peu spectaculaires et chaque résultat doit être vérifié par d’autres équipes remettant en cause les conclusions des équipes précédentes en refaisant les mêmes expériences.
Les annonces spectaculaires qui fleurissent régulièrement dans les media ne correspondent souvent pas du tout à un état d’esprit scientifique. Cela est particulièrement vrai à propos de la recherche médicale.
Ainsi, par exemple, lors de la précédente pandémie, due à la grippe (A/H1N1, 2009), plusieurs alertes ont été déclenchées dans les pays d’Europe du Nord sur le lien possible entre narcolepsie et la vaccination contre cette grippe avec un vaccin contenant des adjuvants. Or, quand on se réfère aux études publiées sur la question, il apparait que le mot « narcolepsie » est souvent employé à tort et que le lien entre la vaccination et les désordres neuropsychiques rapportés est une hypothèse et non une réalité démontrée. Depuis, les recherches sur la narcolepsie sont devenues surabondantes, des centaines de résultats sont publiés chaque année, on connaît beaucoup mieux cette maladie et les adjuvants incriminés ont été innocentés.
Sources : Open Rome et D. Skowronski. Studies outside Europe: preliminary results, update on methods, questions raised, perspectives. Canada. I-Move Annual meeting, Madrid, 11-14 avril 2011.
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