Les vaccins anti-Covid sont-ils utilisés trop tôt ?
Une rumeur circule actuellement : « On s’apprête à diffuser des vaccins contre le Covid19 sans que la moindre Autorisation de Mise sur le Marché ne soit encore délivrée ni que la communauté scientifique internationale ait pu évaluer leurs données d'efficacité et d'innocuité. La responsabilité des firmes ayant été transférée aux Etats acheteurs, ceux-ci se trouveront submergés en cas de vague massive d'effets indésirables graves. Certains défenseurs de victimes pourraient rechercher la faute du médecin vaccinateur pour défaut d'information, violation des articles 39 du Code de Déontologie médicale (1), 223-1 (2) et 223-8 (3) du Code Pénal. »
Cette rumeur ne repose sur aucun fondement sérieux en Europe et aux Etats-Unis* : dans ces pays, aucun produit pharmaceutique ne peut être diffusé sans l’agrément de l’EMA (Union Européenne) ou de la FDA (USA). Cet agrément ne peut pas être obtenu en l’absence d’études cliniques d’efficacité et d’innocuité convaincantes et documentées. C'est d'ailleurs en raison des résultats observés que certains vaccins ont pris du retard (Sanofi, résultats préliminaires non satisfaisants) ou ont été carrément mis sur la touche (Université Australienne, additifs perturbant les résultats des tests de détection du VIH).
Les producteurs de vaccins anti-Covid sont obligés de suivre ces procédures contraignantes, faites pour protéger les consommateurs, même -et encore plus- en cas d’urgence.
L’origine de la rumeur est probablement due à une confusion entre les procédures officielles et les effets d’annonces d’hommes politiques en difficulté ou de PDG de grandes firmes soucieux de rassurer les boursicoteurs avant d’avoir à leur annoncer une mauvaise nouvelle.
* La rédaction du Doc’ du Jeudi manque de données fiables sur les procédures de mise sur le marché des vaccins en Russie et en Chine.
Sources : OMS, EMA, Ministère de la Santé, Open Rome
Carte EpidMétéo de la semaine
EMA