Envisager les risques : le moyen d’être vraiment rassuré !
En médecine, la qualité des soins repose sur un principe intangible ; « d’abord, ne pas nuire ! ».
Les soignants ressemblent aux commandos : avant d’agir, ils doivent envisager tous les scenarios défavorables pour, une fois l’action engagée, remplir leur mission avec succès.
Les commandos agissent dans l’ombre, seule leur hiérarchie est informée. Les soignants interviennent au grand jour, ils rendent des comptes à ceux qu’ils soignent, à la population et à ses élus. Cette transparence les place en permanence devant un paradoxe : tenus d’envisager un risque potentiel et d’en parler ouvertement, ils induisent involontairement l’idée que se faire soigner est risqué.
Or, évaluer un risque est le seul moyen de s’assurer qu’il n’existe pas. Accepter ce paradoxe est indispensable quand on veut améliorer la qualité des soins, lutter contre les infections «nosocomiales» (transmises par les soins, notamment à l’hôpital), réduire la fréquence et l’ampleur des effets nuisibles des traitements, éviter les erreurs de diagnostic et les mauvais choix thérapeutiques ou préventifs.
D’ailleurs, l’avez-vous remarqué ? La caractéristique des charlatans, c’est qu’ils sont rassurants car ils ne doutent de rien et surtout pas d’eux-mêmes ! Les soignants ne sont pas des charlatans et c’est plutôt rassurant !
Source : Open Rome
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Pragmatisme