Le vaccin anti-HPV n’a rien à voir avec la virginité !
Après plus de 20 ans de travail, les équipes de recherche ont fini par comprendre que la plupart des cancers du col de l’utérus sont dus au papillomavirus humain (HPV), qui se transmet très facilement par contact manuel ou sexuel. Quand un vaccin fut mis au point, les médecins recommandèrent de vacciner les jeunes filles dès leur plus jeune âge, pour leur épargner la survenue d’un cancer particulièrement « méchant ». Ils ont ensuite élargi ces recommandations aux garçons, car le HPV peut cancériser aussi d’autres parties du corps, chez les deux sexes.
Ces recommandations heurtent les cercles de parents convaincus que les jeunes filles ne doivent pas avoir de relations sexuelles avant le mariage. Ils voient dans la vaccination anti-HPV une incitation au rapport sexuel dès la puberté, ce qui les a poussés à militer très activement contre l’usage de ce vaccin et à diffuser à grande échelle des arguments non fondés : absence d’efficacité, mauvaise tolérance, lobbying industriel, experts corrompus, etc.
Cette hostilité parentale repose sur la vision fausse d’une relation HPV / virginité : les fillettes peuvent être infectées sans perte de leur virginité, par contact manuel, et même lors de la naissance (quand la mère est porteuse du virus).
De plus, refuser le vaccin anti-HPV au nom d’une « bonne moralité » est contre-productif : c’est exposer les adolescentes à des cancers (évitables grâce au vaccin) alors que cela ne les empêchera pas d’avoir des rapports sexuels avant le mariage, à l’insu de leurs parents.
Sources : Open Rome, O. Jourdain, Voyage au pays des antivax, Plon éd. 2021 et https://vls.direct
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HPV