Numéro 2022_14

Les futurs virus pandémiques sont dans la nature…

Les virus ont besoin de coloniser les cellules d’un autre être vivant pour se multiplier. Pour cela il faut qu’ils disposent d’une « clé » d’entrée dans les cellules et d’une autre pour en ressortir. Ces clés sont spécifiques de chaque espèce, même s’il existe des parentés entre elles. C’est ce qu’on appelle la « barrière d’espèces ».

Les pandémies surviennent quand un agent infectieux adapté à une espèce animale parvient à s’adapter aussi à l’espèce humaine. L’adaptation ne se fait pas en une fois : il faut d’abord que le virus animal soit souvent en contact avec des humains. Lors de ces contacts, des mutations virales spontanées peuvent modifier les clés d’entrée et de sortie et, au bout d’un certain nombre d’essais, de grosses doses de virus peuvent ainsi réussir à infecter des humains.

Au début, ces virus, encore très mal adaptés, rendent les humains gravement malades, mais se transmettent difficilement d’un humain à l’autre. Ensuite, peu à peu, la gravité diminue et la transmission augmente.

Le coronavirus en est un formidable exemple :
- 2003 - SRAS : coronavirus gravissime se transmettant très mal d’un humain à l’autre ;
- 2012 - MERS CoV : complications dans 30% des cas et épidémie en Arabie Saoudite ;
- 2019 - Covid19 : complications dans moins de 0.5% des cas, mais diffusion mondiale irrésistible.

Sources : OMS, Open Rome et Eric Orsenna, Isabelle de Saint Aubin, Géopolitique du moustique, Fayard ed, 2017

Chauve-souris

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