Numéro 2022_15

D’où vient la rumeur d’une 5G dans les vaccins à ARNm ?

Les rumeurs sont souvent le fruit de l’interprétation délirante d’un petit fait réel noyé dans un enchevêtrement d’idées toutes faites. Il est toujours intéressant d’identifier le fait réel ayant contribué à la naissance de la rumeur.

En 2020, l’apparition des vaccins anti-Covid19 à ARN messagers (ARNm) a été accompagnée d’une rumeur : la vaccination à ARNm introduirait aussi des micro-puces permettant d’utiliser la transmission téléphonique 5G à l’insu des personnes vaccinées.

La directrice d’une équipe CNRS de recherche sur les ARNm a mené une enquête méticuleuse pour identifier le fait réel qui a pu alimenter ce délire.

Trouver un lien entre un téléphone 5G et un vaccin à ARNm est compliqué : l’un est une boîte contenant un micro, un haut-parleur, des capteurs, un émetteur et une « puce », alimentée en électricité par une petite batterie qui doit être rechargée très souvent sur une prise de courant ; l’autre est une seringue contenant de l’eau et des biomolécules.

Après une longue quête, un point commun a fini par être identifié : dans le processus de production des vaccins à ARNm, une des étapes de purification utilise du chlorure de lithium, substance qui ressemble au sel de cuisine. « Du lithium ! Le métal qui sert à faire des batteries ! C’est bien la preuve que le vaccin à ARNm contient une nano-batterie qui alimente une nano-puce 5G ! ».

La rumeur ne dit pas si la personne vaccinée doit mettre ses doigts dans une prise de courant pour recharger la batterie qui alimente la puce 5G qui envoie des messages à Bill Gates…

Source : Pr Chantal Pichon, XIème Journée des URPS Pharmaciens, 7 avril 2022, Paris

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