Pourquoi les anglo-saxons parlent-ils de sérendipité ?
Le propre des chercheurs est d’émettre des hypothèses et de chercher à les confirmer par une expérimentation. Très souvent, le résultat obtenu ne correspond pas à ce qu’ils espéraient. Il leur faut alors « faire le deuil de leur hypothèse » et en élaborer une nouvelle, compatible avec le résultat observé.
Pour nommer cet état d’esprit, les chercheurs anglo-saxons ont choisi un mot dont la racine est « Sérendip », le nom ancien du Sri Lanka, l’Ile de Ceylan. La création du mot est attribuée à Lord Horace Whalpole, écrivain anglais du XVIIIème siècle, auteur du conte « Les voyages et aventures de trois princes de Serendip (The Travels and Adventures of Three Princes of Serendip) ». C’est l’histoire de trois princes qui, au cours de leur périple, découvrent, par accident des évènements inattendus et les expliquent acvec sagacité,. Le texte est une adaptation anglaise d’une version italienne (Armeno Christoforo, 1557), elle-même adaptée d’un conte persan probablement tiré d’une légende indienne ! Voltaire, ami et grand admirateur de Lord Whalpole, s’est d’ailleurs fortement inspiré du livre de son ami quand il a écrit « Zadig ou la destinée ».
Le succès de ce mot dans le monde de la recherche médicale tient au fait que, plus on fait de découvertes, plus on se rend compte de l’étendue de notre ignorance.
La recherche consiste à utiliser nos échecs expérimentaux, nos faibles connaissances et notre sagacité pour explorer des sujets dont nous ignorons presque tout.
Source Chazel F. Merton et la serendipity : à propos d'une publication récente. Revue d'Histoire des Sciences Humaines 2006/1 p209-217
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