Organiser les soins, c’est très compliqué !
La médecine utilise des concepts et des outils très perfectionnés.
Chacun des métiers de la santé ne possède qu’une partie du savoir et du savoir-faire nécessaires. Ainsi, par exemple, les pharmaciens ont un savoir approfondi sur le médicament, mais pas sur l’anatomie, les infirmières savent effectuer des soins complexes, mais ignorent souvent les mécanismes des maladies qu’elles soignent, les médecins généralistes ont un vaste champ de connaissances mais ne savent pas manipuler un scanner, les cardiologues méconnaissent les problèmes de dents, etc...
Coordonner les fonctions de ces soignants est difficile :
• Les interventions doivent s’enchaîner selon un ordre déterminé : par ex., avant d’être opéré le patient doit voir un généraliste, puis passer des radios et des examens biologiques, puis voir un anesthésiste, etc. Si le délai d’obtention d’un des rendez-vous est trop long, le traitement perd en efficacité et peut devenir inutile.
• La qualité des soins dépend de celle du maillon le plus faible : un diagnostic trop tardif retarde l’intervention du chirurgien, une radio mal faite peut l’induire en erreur. Le moindre « grain de sable » peut nuire.
• Ces intervenants doivent communiquer entre eux en temps réel malgré une culture et des contraintes différentes.
En France, la communication reste difficile entre les secteurs public et privé, l’hôpital et la médecine de ville, et même entre les professionnels de santé, médecins, pharmaciens, infirmières, kinés et assistantes sociales.
Sources : Open Rome et Laboratoire Parcours Santé Systémique (P2S/UR4129, Université de Lyon)
Carte EpidMétéo de la semaine
Parcours
Terme utilisé par les cartographes et par les êtres vivants se déplaçant d’un point à un autre.
Concept utilisé depuis quelques années pour décrire le cheminement des malades dans le système de soins (« parcours de soins »). Pour prendre en compte les effets de la prévention, son champ a été étendu au « parcours de santé », puis au « parcours de vie », pour intégrer l’ensemble des comportements humains (habitudes alimentaires, métiers, etc.) et des interactions avec l’environnement (changements de lieux de vie, exposition à des polluants...).
Ces différents types de parcours sont décrits sous forme d’étapes (pharmacien, médecin traitant, laboratoire de biologie, imagerie, spécialistes, infirmières, hôpital, etc.), de conditions et de probabilité de passage d’une étape à l’autre (par ex. tel résultat d’examen déclenche 9 fois sur 10 l’envoi à l’hôpital pour tel type de traitement).
La modélisation des parcours permet d’estimer leurs performances et de les comparer en prenant en compte toutes sortes de paramètres (distance domicile-hôpital, délai pour avoir un rendez-vous, difficultés pécuniaires, erreurs d’orientation, etc.).
Source : Laboratoire P2S/UR4129, Université de Lyon