Pour ceux qui savent ou veulent savoir…
Cette accroche est fréquemment utilisée par des personnes se positionnant comme « initiées » et cherchant à diffuser leurs croyances à d’autres.
En réalité c’est souvent révélateur d’une démarche peu scientifique :
- La caractéristique de la recherche est de douter et de remettre en cause les résultats et l’interprétation d’expériences. Annoncer qu’on a des certitudes et qu’elles constituent LA vérité est une attitude dogmatique plus proche de celle du gourou que du chercheur.
- Le chercheur passe sa vie professionnelle à soumettre ses résultats et ses analyses au jugement de la communauté scientifique. Il les rend publics pour qu’ils puissent être critiqués. Les auteurs de résultats et de critiques sont toujours identifiables de façon détaillée. Tous les arguments employés doivent être confirmés par des sources documentaires valides. Les supports scientifiques sont conçus pour rendre visibles les critiques : revues à comité de lecture, congrès, ateliers. Les réseaux sociaux ne sont pas adaptés à ce type de débats : auteurs peu identifiables, messages trop courts, absence de références fiables et de possibilité de débat.
Un message commençant par « Pour ceux qui savent ou veulent savoir » est a priori tout sauf scientifique.
Source : Open Rome.
Carte EpidMétéo de la semaine
Témoignage
Récit d’un événement par une personne qui y a participé ou en a été le spectateur.
Etre le témoin d’une maladie est le meilleur moyen d’en comprendre la gravité et d’être motivé pour s’en protéger ou apprendre à vivre avec. Ainsi, par exemple, nombre de diabétologues sont des diabétiques devenus médecins.
Quand les patients refusent de prendre au sérieux les risques d’une maladie évitable par des mesures préventives, les médecins ont envie de leur dire « Si vous craignez le vaccin, si vous refusez de faire des efforts, essayez la maladie ! » mais ils butent sur plusieurs obstacles :
- Il n’y a aucun témoin à proximité, car la maladie a presque disparu grâce à la vaccination. Ex. : la poliomyélite aigue.
- La maladie est mortelle. Seuls les proches pourraient témoigner, mais ils ne le font pas car le simple souvenir du défunt leur rappelle trop de souvenirs horribles.
- Les malades ont survécu, mais gardent un handicap qu’ils essaient de compenser. Parler de leur maladie les replonge dans un passé qu’ils essaient d’oublier. Ex : les méningites.
- Les malades sont en apparence guéris mais ils craignent d’être stigmatisés par leurs interlocuteurs. Exemple : l’alcoolo-dépendance, la toxicomanie, l’addiction au jeu.
- Les malades guéris sont exaspérés d’être à nouveau objets de commisération.
Si un médecin vous dit « … essayez la maladie ! », faites-lui confiance. La maladie, il peut témoigner, c’est son quotidien.
Source : Open Rome