Numéro 2023_21

La façon de soigner dépend beaucoup des malades !

Les activités médicales sont régies par les principes éthiques qui gouvernent la société où vivent les soignants.

Ainsi, au Moyen-âge, l’idée qu’on se faisait du monde et des hommes ne permettait pas de disséquer les cadavres, ce qui interdisait tout progrès en anatomie. A la Renaissance les idées ont évolué et on a pu faire des dissections ; la façon de soigner en a été bouleversée.

Les philosophes qui étudient l’histoire de la morale montrent que chaque société humaine a sa propre conception du monde et de l’homme, fondant la morale qui gouverne l’activité de ses médecins. Les philosophes nous permettent donc de comprendre comment et pourquoi on peut être soigné.

La philosophie n’est pas le seul domaine des « sciences humaines et sociales » utile aux médecins. La sociologie et l’anthropologie permettent de décrire les religions, les comportements et les rituels de la population. On ne peut pas aborder la prévention, l’éducation ou les soins de la même façon dans un « quartier urbain riche », un bidonville, un village de la forêt amazonienne, une réserve indienne ou une station balnéaire internationale.

Pour rester efficace, les professionnels de santé doivent savoir ajouter à leur savoir technique une compétence en sciences humaines et sociales qui ne leur a pas été enseignée : analyser et respecter la culture et les particularités de ceux qu’ils veulent soigner.

Sources : Open Rome et Séminaire Franco - Québécois de recherche sur l’éthique des soins, ISPED, Bordeaux, 6-10 juin 2011

Complexe

Adjectif qualifiant les situations qui ne sont pas simples.
Cette « complexité » est souvent due au fait que plusieurs phénomènes interagissent et que la personne qui doit prendre une décision n’a pas les moyens de les comprendre en totalité.
L’incertitude qui en découle brouille les calculs et perturbe ceux qui doivent en déduire des décisions lourdes de conséquences.
Par exemple, quand une épidémie démarre sans qu’on en connaisse totalement la cause, comment savoir s’il faut on non interdire tel ou tel aliment, fermer les écoles, vacciner massivement la population, diffuser à grande échelle un antiviral ou interdire les rassemblements de foule ?
Pour prendre ou non ce type de décision, il faudrait pouvoir en calculer tous le effets possibles, ce qui n’est pas faisable avec les méthodes habituelles de calcul.
Les mathématiciens mettent donc au point des « modèles mathématiques » de plus en plus sophistiqués, capables d’effectuer des calculs très complexes, rendus possibles par les progrès de l’informatique.

Ces outils sont déjà utilisés dans l’industrie (fabrication de cosmétiques, conception d’avion, etc.) grâce à l’usage de « super-ordinateurs ». Ils vont bientôt servir aussi à gérer les crises sanitaires et les situations épidémiques, à condition de disposer de bases de données de grande qualité.
La gestion des futures crises résidera dans la qualité des données accumulées avant et pendant la crise.

Source : Open Rome

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