Numéro 2023_32

Examens biologiques : point trop n’en faut !

Personne n’est parfait. Il en est de même pour les tests biologiques. Ils peuvent parfois afficher un résultat faussement négatif, alors que le patient est vraiment atteint par la maladie recherchée et inversement, il arrive que le résultat soit faussement positif, alors que le patient est en parfaite santé.

Les médecins calculent la « valeur prédictive » des tests, c’est à dire le pourcentage des résultats exacts.
Plus la maladie recherchée est rare, plus la valeur prédictive diminue et plus le risque d’erreur augmente. Autrement dit, ceux qui s’acharnent à multiplier les tests pour vérifier qu’ils sont en parfaite santé sont certains d’obtenir, à force, un résultat faussement positif pour une maladie qu’ils n’ont pas.

Il existe une maladie qui consiste à vouloir à tout prix être malade : « l’hypocondrie ». Les hypocondriaques demandent inlassablement à leur médecin de leur prescrire des tests pour savoir s’ils sont atteints de quelque maladie. Quand le médecin refuse, l’hypocondriaque est profondément inquiet mais, plus le médecin lui cède, plus le risque est grand de tomber -à force- sur un résultat faussement positif qui ancrera le malade dans la conviction qu’il est atteint d’une maladie alors qu’il va bien. Impossible ensuite de le détromper.

C’est un problème médical éternel : Molière en a tiré l’idée du « Malade imaginaire » et Dany Boon la base du scenario du film « Supercondriaque ». Contre l’hypocondrie il n’y a pas de vaccin et impossible de dire à un hypocondriaque que le meilleur moyen de démontrer la présence d’une maladie est de pratiquer une autopsie : il est capable d’accepter.

Source : Open Rome

Epidémiologiste

Profession scientifique chargée de compter les malades.

Un épidémiologiste doit savoir identifier correctement les malades et les compter.

Ce métier exige d’avoir un triple talent, humain, médical et comptable.
Ceux qui soignent les malades sont aussi ceux qui les connaissent le mieux mais, faute d’expertise comptable, ils sont souvent exclus des carrières d’épidémiologistes.

La plupart des épidémiologistes savent parfaitement compter, mais une proportion non négligeable d’entre eux pense à tort qu’il suffit de compter des « cas ».
Ils s’intéressent peu aux personnes, ce qui peut nuire à leurs résultats, aux malades et à ceux qui les soignent.
En effet, malades et épidémiologistes sont des êtres humains, avec leurs convictions, leurs contradictions, leurs paradoxes, leurs craintes et leurs mensonges.
Quand le courant passe mal entre eux, les erreurs de repérage, de comptage et d’interprétation des résultats peuvent aboutir à des absurdités.

Source : Open Rome

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