Les techniques utilisent ce que l’on sait, la science étudie ce que l’on ignore
Il ne faut pas confondre « science » et « techniques ».
Une technique est constituée de savoir-faire et d’outils dont on connaît les performances, l’utilité et le mode d’emploi. Un bon technicien sait utiliser ses outils et connait à fond leurs performances et leurs limites ; grâce à son savoir et son expérience, il réussit à faire ce qu’il avait prévu de réaliser.
La science n’est ni une technique ni une description de ce qui existe. Elle n’en est qu’une représentation schématique.
Pour raisonner et observer les chercheurs utilisent des schémas et des outils de mesure imparfaits. Leur représentation de la réalité est donc obligatoirement simplificatrice.
Pour affiner cette représentation, ils font des expériences mesurant l’écart entre la réalité et l’idée qu’ils s’en font. Ils mettent ainsi en évidence ce qui est trop simpliste dans leur schéma de pensée.
C’est une des raisons pour lesquelles les meilleurs chercheurs sont ceux qui commencent par douter de tout et admettent leur part d’ignorance.
Source : Open Rome
Carte EpidMétéo de la semaine
Adipocyte
Nom donné aux cellules vivantes qui stockent les calories sous forme de graisse.
Les spécialistes de l’évolution des espèces ont constaté que, chez les animaux apparus il y a très longtemps (la mouche drosophile par exemple), les adipocytes servaient à la fois au stockage de la graisse, à la lutte contre les infections et à la digestion des aliments.
Chez les mammifères, 25 millions d’années plus tard, ces 3 fonctions sont assumées par 3 sortes de cellules : adipocytes pour stocker la graisse, globules blancs contre les infections, cellules du foie pour la digestion.
Lors de la préhistoire, la survie des humains soumis à des phases de disette a été assurée grâce au maintien partiel des trois fonctions primitives des adipocytes, qui leur ont permis de profiter de la moindre calorie.
En Europe, à partir du XIVème siècle, la disparition progressive de la disette a modifié la sélection naturelle. Une partie de la population a survécu avec des adipocytes moins efficaces dans le stockage des graisses.
A l’ère moderne, ces « adipocytes amoindris » sont devenus un atout, car ils permettent de ne pas trop grossir malgré une alimentation très riche. En revanche, les humains dont les adipocytes sont restés hyperperformants, comme lors de la préhistoire, stockent davantage de graisse, ce qui provoque obésité et diabète.
Source : entretien avec le Pr Wifredo Ricart. Burgos, 2013