Numéro 2024_19

Grand âge : savoir penser aux petites solutions !

Les personnes très âgées sont souvent très fragiles : muscle cardiaque fatigué, faible défense contre les infections, reins éliminant mal les déchets, difficulté à se déplacer, etc. Une petite perturbation d’un des organes fragiles peut avoir des effets importants : défaillance cardiaque, infection galopante, blocage des reins, passage à un état grabataire, etc. ce qui incite à prescrire des examens invasifs, à accumuler les médicaments et à hospitaliser.

Bien souvent, la cause est minime et les moyens mis en œuvre risquent d’être disproportionnés.
Ainsi, par exemple, cette histoire vraie : un monsieur très âgé (97 ans), diabétique et cardiaque, ne sortant plus de chez lui depuis plusieurs années, constate un matin que ses jambes enflent de façon très inquiétante. L’explication médicale est très simple : le cœur de ce vieux monsieur est en train de lâcher.

Pour savoir si on peut encore le soigner, il faudrait envoyer le malade à l’hôpital ou en clinique pour faire des examens du cœur, évaluer les capacités résiduelles du muscle cardiaque et regarder aussi si le problème ne vient pas des reins ou d’une accumulation de médicaments.

Pour ce vieux monsieur, le bilan pourrait être plus dangereux encore que la maladie. En fait, la cause de la défaillance cardiaque tenait au vieux monsieur lui-même : son cœur était soigné depuis plusieurs années par un quart de comprimé d’un médicament qui le fait uriner souvent. Lassé de cet inconfort, il avait interrompu son traitement (sans en parler bien sûr). Il a suffi qu’il recommence à prendre son médicament pour que tout rentre dans l’ordre.

Source : Open Rome

Chiffre

Symbole créé par les humains quand leurs doigts se sont révélés incapables de compter des quantités supérieures à 10.

Chiffrer le nombre de personnes concernées par un problème est une façon simple de le résumer.
Quand on ne sait pas comment résoudre un problème, compter les cas fait penser qu’on a pris les choses en main et qu’une solution va finir par être trouvée.

La plupart des grandes bases de données contenant beaucoup de chiffres alimentent des systèmes d’intelligence artificielle. Hélas, ces grandes bases manquent d’information sur la façon dont ces chiffres ont été collectées et le hic, c’est qu’un nombre n’a en soi aucun sens.

Pour qu’un nombre signifie quelque chose, il faut savoir qui a fait le comptage, pourquoi et comment. Les manifestations populaires sont un bon exemple : pour apprécier la valeur du nombre annoncé de manifestants, mieux vaut savoir qui a comptabilisé les participants (la police ? les organisateurs ? quelle technique ?).

Chaque méthode de comptage a ses imperfections et sa marge d’erreur, la plus importante tenant aux personnes elles-mêmes, quand elles ne peuvent pas ou ne veulent pas être comptabilisées (déni, refus de stigmatisation, sentiment de culpabilité, ignorance de leur état, peur d’être fliqué, etc.).

Une des limites actuelles de l’IA tient à son incapacité à apprécier l’origine des chiffres qu’elle manipule.

Source : Open Rome

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