Les reins, ça porte au cœur !
Les reins sont des organes précieux qui remplissent plusieurs fonctions vitales : ils éliminent les déchets circulant dans le sang (par exemple l’urée, la créatinine, les résidus de médicaments, etc.) en évitant d’éliminer au passage les molécules utiles, comme l’albumine.
Pour pouvoir fonctionner, il leur faut un gros débit aqueux, dont une petite partie seulement partira ensuite dans la vessie sous forme d’urine. Quand les reins faiblissent, leur débit diminue et ils laissent passer l‘albumine dans l’urine.
Jusque-là, les néphrologues s’étaient plutôt préoccupé des patients dont les reins étaient très atteints (ce qui finissait par imposer une greffe de reins ou des séances régulières de dialyse).
Depuis peu, ils ont réalisé des études statistiques sur les risques cardiaques que faisait courir une insuffisance rénale. Ils ont ainsi découvert que, dès que les reins commencent à se dégrader, la fréquence des infarctus du myocarde augmente de façon très importante, même si l’atteinte rénale est encore minime. Ils en ont donc conclu qu’il faut surveiller les reins même quand tout semble normal, et recommander aux patients d’éviter tout ce qui peut les endommager : le tabac, les médicaments et les produits chimiques « néphrotoxiques », l’obésité, le diabète, l’hypertension artérielle, etc.
En pratique, écoutez votre médecin quand il vous recommande de soigner votre tension artérielle, d’arrêter de fumer ou de ne pas prendre n’importe quel médicament conseillé par un ami ! Il pense à vos reins et à votre cœur.
Source : Dr Alexandre Belenfant, Journée nationale des URPS Pharmaciens, Paris, 23 mai 2024
Carte EpidMétéo de la semaine
Néphrologue
Spécialité médicale créée au début du XXème siècle, à New York, dans l’hôpital de la Fondation Rockefeller par… un chimiste (!) hollando-américain, Donald von Slyke (1883-1971).
Les médecins savaient que les reins éliminent dans l’urine les résidus des protéines, qui sont des grosses molécules contenant de l’hydrogène et de l’azote. Leur dégradation dans l’organisme aboutit à l’accumulation dans le sang d’un composé chimique simple, l’urée.
Grâce à la liberté d’organisation en vigueur à la Fondation Rockefeller, les médecins ont pu confier à un chimiste non médecin le soin de doser l’urée dans le sang et l’urine, avec une hypothèse logique : si le taux d’urée montait dans le sang et pas dans l’urine, c’était le signe que le rein fonctionnait mal. L’idée était si judicieuse que Van Slyke est devenu le spécialiste mondial des maladies des reins, donnant naissance à une nouvelle spécialité médicale, la néphrologie.
Au XXème siècle, les néphrologues se sont essentiellement consacrés, et avec succès, aux traitements des grandes défaillances rénales : dialyse et greffe de reins.
Depuis le début du XXIème siècle la néphrologie développe une nouvelle approche : la détection précoce des débuts de défaillance rénale et, maintenant, la prévention de ces atteintes en évitant aux reins les agressions de tout type. Des campagnes de prévention commencent à apparaître dans tous les lieux de soins, jusqu’au comptoir des pharmacies.
Source : Open Rome